Une bonne centaine de Tengu se sont encore retrouvés à Strasbourg
Le grand rassemblement du Kan-geiko (stage dit "d'hiver"... quoique
davantage sous les fortes giboulées d'automne cette année !) a rassemblé au
Tonerikojima d'Eschau, des karatekas des dojos du
"Centre de Recherche Budo-Institut Tengu",
venus de France, de Belgique, d'Allemagne, de Suisse, de Russie. Un rendez-vous
annuel toujours incontournable pour des pratiquants chevronnés, dont une très
grande majorité de yudansha, ceintures noires du 1er au 7e dan Tengu
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(et rien que des adultes...). Impressionnante "réunion de famille"...
"Nous ne sommes pas là pour faire
du sport... Nous sommes venus nous retrouver ici pour nous pencher sur la
problématique d'une pratique de vie, éventuellement de survie si nécessaire,
mais en respectant toujours notre impératif du "ne pas se battre, ne pas subir".
C'est pourquoi nous ferons tout ce que nous aurons à faire dans l'esprit du
"sabre de vie" (Katsujin-ken) de Yagyu Munenori. Que, dans chacune de nos
réponses que nous serions obligés de donner à une agression, notre main soit un
sabre, mais ce sabre-là ..."
C'est avec ce
rappel (voir ses voeux 2014, sur ce site) que Soke Habersetzer introduisit le
51e stage d'hiver : préserver la vie
jusqu'à l'extrême limite du possible doit rester une absolue priorité dans
l'objectif d'un combat, lorsque celui-ci ne peut être évité. Le ton était donné.
Une feuille de route, donc, pour une pratique engagée et responsable, un message
bien compris par tous. Et qui fut une fois de plus appliquée dans tous les
schémas (drills) techniques proposés en
Tengu-ryu karatedo et Tengu-ryu kobudo
au cours de ce week-end des 15 et 16 novembre 2014. A travers un programme de
travail particulièrement dense (on en a l'habitude !), le Soke de la "Voie
Tengu" sensibilisa une nouvelle fois ceux qui le suivent depuis si longtemps
(dans une fidélité remarquable et tout à fait exceptionnelle, quand on voit ce
qui se passe dans le monde dit "martial" aujourd'hui, même au Japon).
Mais nous n'en dirons pas davantage ici. Ni, d'ailleurs, du travail
réalisé par l'équipe du dojo allemand de Weiden (derrière Bruno Rieder et Helmut
Götz) avec leur "simulateur-Tengu", déjà présenté lors de la dernière Ecole des
Cadres du CRB-IT, et qui enthousiasma tous les participants. Ni, non plus, de
l'intéressant travail en Kobudo réalisé
comme à l'habitude par Franz Scheiner, Siegfried Hübner et Helmut Götz. Il faut
pratiquer soi-même ce type de drills propres au Tengu-ryu pour en comprendre
leurs aspects nouveaux et pionniers.
Ils restent (avant copie...) des exclusivités "Tengu"...
Mais il y eut encore autre chose...
Ce séminaire fut encore pour tous et pour toutes une formidable
incitation à poursuivre une progression forte, toujours et encore, sur la "Voie
Tengu" (Tengu-no-michi). Un Shin-budo
créé par Shihan Habersetzer, et qui fête ses 20 années d'existence, dans une
parfaite maturité technique et mentale, derrière des objectifs réalistes et
sains. La parution en cet automne 2014 de son dernier ouvrage
"Tengu-ryu Karatedo, une pratique
fondamentalement martiale de la main vide" (Budo Editions. Voir en
"Publications") vient avec un parfait timing couronner cet anniversaire. En même
temps que, cependant, quelques lignes que le Shihan a publié sur sa page
Facebook (une démarche exceptionnelle...), dont voici quelques extraits:
"A tous les pratiquants d'arts
martiaux de l'Extrême-Orient (Budo et Wushu), qui ont suivi ma démarche et mon
parcours à travers 45 ans de publications qui les ont très souvent aidés dans
leur recherche et leur pratique (...), et qui me lisent peut-être ici, je
voudrais simplement dire aujourd'hui que le dernier ouvrage que je tenais encore
à publier vient de paraître en cette fin d'octobre 2014 (...). Il est
l'aboutissement de ce que j'ai toujours considéré comme un chemin de vie (Do).
D'une vie concentrée sur la problématique du "martial". De ma vie, et de mon
concept de ce "martial", sur une ligne d'horizon bien au-delà de ses versions
sportives. Je n'ai désormais plus rien à ajouter. J'ai, je crois, tout dit, tout
écrit, tout démontré, depuis tant d'années...(...). Mon travail éditorial est
désormais achevé. L'effort a été ininterrompu, passionnant, enthousiasmant,
parfois mal compris (!), et... épuisant. Le temps est maintenant venu pour moi
de passer de cette volonté de partage des valeurs éducatives que peut offrir un
"Ryu" à la sérénité apaisante et plus personnelle de "Michi", qui reste
l'horizon vers lequel mon "Tengu-ryu karatedo" doit mener. J'espère du moins que
le travail laissé servira encore la cause martiale autant qu'il l'a déjà
servie(...). Je souhaite bonne suite à tous et à toutes sur la Voie martiale !
Gardez à l'esprit que tout ce qui est authentique ne déçoit jamais..."
Quoi que l'on
voudra deviner dans ces lignes, ce 51e stage d'hiver dirigé par Soke Habersetzer
et encadré par ses quatre experts une nouvelle fois réunis à cette occasion, fut
encore une belle rencontre, largement plébiscitée par ceux qui avaient fait
l'effort de se déplacer. Et qui ont pris congé du Shihan en souhaitant avoir
encore longtemps le plaisir inégalable de "jouer sur la voie" (Do-raku) en sa
compagnie, "sa" Voie Tengu-no-michi.
Ceci dit, voyez quand-même si l'une ou l'autre date des prochains stages
programmés avec Soke Habersetzer, en 2015 et 2016, et qui figurent déjà sur ce
site (rubrique "stages"), peut vous convenir à en faire la découverte, ou à
rafraîchir ce que vous pensez déjà en connaître. Il n'y en a toujours que deux
possibles par an. Au plus. Et le temps passe.
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Le Soke, toujours en action avec vitesse, précision, anticipation, fermeté...
Un chapitre Kobudo très riche avec Siegried et Richard, ici avec Tambo, et aussi Helmut et Franz.
Evgueni Bezruchko, promu 6e Dan Tengu, avec le titre de Tashi.
Les 4 experts encore réunis autour du Soke : Wolfgang, Alex, Evgueni,
Jacques.
Et par-dessus tout, toujours ce "plaisir de jouer sur la voie" (do-raku), où
le sérieux n'exclut jamais la bonne humeur,
semblent rappeler ici Soke Habersetzer et Pierre Portocarrero.
Les photos sont de Isabelle Jans et Dominique Eugène.