Tengu-ryu Karatedo,
une pratique
« fondamentalement martiale »
au
traditionnel
stage de printemps 2017
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Le stage de printemps de ces 20 et 21 mai à
Strasbourg fut le 53e, dans une déjà longue tradition que
Sensei Roland Habersetzer avait initiée dès mai 1964, comme l’un des
jalons incontournables (avec le non moins traditionnel Stage d’Hiver) de
la progression qu’il avait mise en place dans son premier dojo de
Strasbourg (alors une activité du Strasbourg-Etudiant-Club). Après ce coup
d’œil en arrière, dire que le temps passe vite peut paraître d’une plate
banalité, mais étayer l’affirmation de quelques rappels précis interpelle
quand-même. C’est que… ce dernier
stage coïncidait, à quelques jours près, avec le 75e
anniversaire de Soke Habersetzer, avec ses 60 ans de pratique des arts
martiaux (1957-2017), et avec le 10e anniversaire du décès de
O-Sensei Ogura (qui valida le « Tengu-ryu Katatedo » une année avant sa
disparition, lorsqu’en 2006 il délivra le 9e Dan, et le titre
de Soke à son élève pour aller sur sa propre voie martiale). 2017 est,
aussi, la 56e année après la délivrance (par Sensei Henry Pléé)
de la ceinture noire 1er dan à Roland Habersetzer et, encore,
la 49e année d’une intense activité éditoriale de ce dernier.
Ce ne sont là que des chiffres… mais quand-même…. Ils marquent une
vie consacrée à l’art martial. Et tout cela ne rajeunit personne ! Ceci dit, et rappelé, 80 Tengu répondirent à
l’appel de ce printemps, comme si ce temps et les aléas de la vie ne
comptaient pas vraiment pour eux, décidés à prolonger cette année encore
ce plaisir de « jouer sur la Voie » (Do-raku) du « Tengu-no-michi ». Et
qui leur fait invariablement franchir à chaque fois d’impressionnantes
distances pour venir jusqu’au dojo d’Eschau (dans la banlieue de
Strasbourg) et s’y retrouver entre eux, autour de leur Soke. C’est qu’on
voit moins le temps passer, au sein d’une grande famille toujours active
et soudée. Comme l’a déjà rappelé Soke Habersetzer, une telle fidélité à
soi-même, comme au groupe dans lequel on continue d’évoluer, est
proprement exceptionnelle à l’heure actuelle. Tant de pratiquants, dans
tant de structures, finissent par abandonner, rattrapés comme tout le
monde par le temps et l’érosion qu’il exerce implacablement sur le corps
et l’esprit. Surtout dans un environnement social où l’on retrouve de
moins en moins de ces repères stables connus au début de la pratique.
Lorsque le « martial » était encore le « martial »…, dans une définition
claire. Enthousiasmante. Les Tengu du printemps vinrent donc de France, de
Belgique, d’Allemagne, de Suisse (et même de Russie, avec Nathalie, mais
qui est cette fois venue toute seule depuis l’Oural, sur 4000 km, record
battu… !) pour vivre le véritable sens qu’il convient de garder à l’art
ancien de la « main vide ». Avec, cette année encore, des karatékas non
membres du CRB-IT qui ne voulaient pas manquer ce rendez-vous (qui est
déjà devenu une tradition pour certains d’entre eux aussi, d’ailleurs). La
rencontre se déroula comme à l’habitude avec sérieux et passion, dans
l’amitié et la bonne humeur. Sur fond de programme de travail dense et
varié, comme sait faire le Soke du Tengu-ryu. 10 heures d’immersion totale
dans une pratique
« fondamentalement martiale », comme hors des contraintes de ce « temps
qui passe ». De quoi avoir envie
de revenir, encore, au prochain stage d’hiver (Kan-geiko) annoncé pour les
25 et 26 novembre prochain, dans sa 54e édition.
Photos : Jean-Claude Bénis, Isabelle Jans, Dominique Eugène |