« Attention : chute de cailloux ». Un nouvel article de Soke Habersetzer dans le numéro 9 (décembre 2020) du magazine « Self & Dragon ». Une forte prise de position (annoncée en couverture par « Habersetzer : son coup de gueule »…) face à ce qui semble bien secouer nos dojos et sûrement compromettre l’avenir de nombre d’entre eux.

     J’observe  qu’entre sa rédaction, au cours de cet été, et sa parution, le souci éducatif (dont je dénonce précisément dans cet article l’absence depuis des années dans nombre de dojos surtout attachés à y produire des champions à aligner en compétitions) semble être revenu au premier plan des préoccupations des mêmes responsables de ce laxisme et de ses résultats. C’est que ces derniers ont bien compris que l’enjeu est de taille, et que leur avenir même est engagé.  Le vide éducatif flagrant de bon nombre de ces lieux, pourtant censés faire « cheminer sur la Voie (Do) », a déjà largement entraîné le départ de beaucoup de pratiquants (avec leurs cotisations !). Il est donc devenu vital pour eux de brandir en urgence le support éducatif comme essentiel dans la pratique. Avec un rappel de valeurs (au-delà des objectifs sportifs, n’est-ce pas…). On ne peut qu’applaudir ! Résurgence quand-même opportune d’un discours qui a été loin d’être prioritaire depuis nombre d’années (mais qui rejoint de toute évidence cette mode de fin 2020, où l’on semble redécouvrir le rôle fondamental des enseignants…). Mais maintenant que les récentes élections dans les fédérations concernées sont derrière elles, il est fort à parier que ce discours n’est déjà plus de la première importance non plus… Et puis, il ne suffit pas d’annoncer « pratique éducative de…. » pour que ce qui est affiché corresponde à une réalité bien assumée dans le contenu. Je n’oublie pas cet « esprit caméléon » des grandes structures qui les fait survivre à tout et, surtout, l’incroyable capacité d’oubli des gens, qui leur facilite bien la chose. Qui fait, et qui fera, que rien ne changera jamais. « Historia continua »… On parie ?

     En attendant, tâchons de nous retrouver en bonne santé en 2021, pour affirmer nos valeurs martiales dans une société qui restera encore déstabilisée pour un bon moment, et les y défendre en les faisant connaître et respecter dans leurs spécificités. Sans compromis. Avec fierté. En tenant la position ! En nous engageant plus que jamais ! Puis nous reconstruirons, ou protégerons mieux, nos dojos dans leur différence et les messages dispensés à la faveur d’une vraie gestuelle martiale telle qu’elle y a toujours été enseignée par d’authentiques Sensei ! Comme il en reste encore, fort heureusement. Ceux du Tengu-ryu en sont, bien évidemment !

R. Habersetzer (St-Nabor, ce 3 décembre 2020)