3ème et ultime mise à jour de
« l’Ultime Encyclopédie des Arts Martiaux »

  

          La conception de « L’Encyclopédie des Arts Martiaux » remonte à 26 ans,  à une époque où aucun secours ne pouvait encore être attendu  de cette pléthore actuelle de sites internet qui n’existaient pas encore, et où Amphora m’avait convaincu de concrétiser le projet. Je l’ai entièrement écrite à la main, pendant trois ans à partir du stock de mes archives, et avant que mon épouse ne transcrive mes feuilles (souvent difficilement lisibles…) sur ordinateur. Merci aussi à l’ami Patrick Daout, qui s’est arraché quelques cheveux lors de la mise en page finale… La première édition de l’ouvrage date de 2000, et elle bénéficia d’un excellent accueil auprès des passionnés d’arts martiaux (qui, pour beaucoup d’entre eux, m’avaient déjà suivi dans d’autres ouvrages). Il lui fut même attribué la distinction de « Meilleur livre de sport » (sic !!!) de l’année »… Je n’ai cessé de l’enrichir au cours de 6 éditions successives. Jusqu’à la parution, en 2019, de cette « Ultime Encyclopédie de Arts Martiaux de l’Extrême-Orient » (marquant le 50ème anniversaire de mes publications chez Amphora). Depuis cette dernière parution, j’ai publié à deux reprises sur ma page Facebook une série d’infos supplémentaires et d’actualisations biographiques, dans le souci de laisser à cet ouvrage son rôle de référence sur les sujets essentiels dans le domaine (puisqu’il n’y aura dans le pâle contexte « martial » actuel plus jamais de réédition sous forme de livre).

          J’ajoute en ce 01.12.2022 une troisième mise à pour les lecteurs qui ont apprécié cet ouvrage, et qui y piochent de temps en temps. Elle ne sera plus suivie d’aucune autre : trop d’informations désormais impossibles à vérifier et à croiser, en raison de rivalités entre écoles et experts, généalogies impossibles à tracer (voire arrangées), ne permettent plus à personne d’affirmer et de relayer en toutes certitude et honnêteté. Tout ceci étant largement amplifié par des diffusions sur Internet, qui n’ont pas fini d’aller en tous sens, à coups de biographies revues et partisanes, ou d’affirmations gratuites. Ou encore de promotions opportunes, plus que sujettes à caution lorsque l’on connaît le passé de tels personnages qui se permettent de réviser l’histoire à leur avantage (j’ai largement eu le temps de suivre certains de ces parcours…), et qui n’oeuvrent d’ailleurs pas, à mon sens, pour une crédibilité dans ce qu’ils prétendent incarner. Mais cela est une autre histoire… Toutes ces dérives actuellement arrangeantes pour beaucoup de monde, sauf pour les nouvelles générations qui ne s’y retrouveront plus dans tant d’impostures désormais bien installées, nous ont fait entrer dans l’ère d’un post martial d’origine galvaudé dans son concept comme dans ses valeurs, et définitivement en miettes… La mousse a fini par tout recouvrir, et déjà personne ne peut plus savoir ce qu’elle a effacé du paysage. La communauté « martiale » est devenue « liquide », et les derniers points d’ancrage s’y rompent, achevant  de la déstructurer. L’inculture (ou pire, une pseudo-culture affirmée sans complexe, voire même une « cancel culture ») s’est installée très vite (un phénomène certes pas propre aux arts martiaux), avec son cortège de stupidités et de mensonges. Il ne m’a pas échappé bien sûr que la mémoire semble un peu revenir à certains (que ne faut-il pas faire en ces temps difficiles pour la survie des dojos !), avec ce suffixe « Do » que l’on retrouve et qui complète à nouveau « Karaté »… Ou encore cette soudaine résurgence des mots « culture », « énergie (interne) », ou encore « valeurs », comme des sésames garantissant les activités proposées dans des « dojos » où cohabitent en réalité sans plus de questionnement du vrai martial traditionnel (Do), du Krav, du MMA, du Systema, de la défense « commando », du fitness, etc… Sur fond d’une surenchère de grades et de titres (au Japon comme ailleurs) qui propulsent soudain aux premiers rangs de nouvelles catégories de « maîtres » auxquels les gens de ma génération ont de la peine à attribuer la même « densité » qu’à ceux qu’ils ont connu il y a seulement 40 ans.  A voir si les actes vont suivre un discours que je qualifierais pour le moment d’opportuniste, ou si cette tentative de récupération (de réhabilitation, dirons ceux qui veulent y croire encore) ne se diluera pas très vite une fois de plus dans le confort des systèmes et le manque de responsabilisation dans la durée. On parie ?…

          C’est pourquoi j’incite mes fidèles lecteurs à télécharger gratuitement  ici la totalité de mes ajouts et modifications, de A à Z (avec les informations dont j’ai pu avoir connaissance, et que j’ai pu vérifier : soit 54 nouvelles entrées et 86 entrées modifiées), depuis la dernière impression de cette Encyclopédie en octobre 2019, et d’avoir ainsi à disposition l’ultime mouture d’un volume qui a toujours eu tout mon soin, par respect pour mes lecteurs. J’espère qu’il continuera à rendre service. Ces nouvelles et minutieuses heures de travail sont aujourd’hui un ultime cadeau que je leur fais, pour les remercier de leur fidélité à mes travaux, après plus de 50 ans de publications qui ont certainement aidé ici et là. Il faudra bien qu’ils se fassent désormais leur propre opinion sur ce dont ils peuvent avoir connaissance. Mais un minimum de vérification des sources et un bon esprit critique leur seront plus que jamais nécessaires !

          J’en profite une fois encore pour associer mon épouse Gabrielle à cet énorme travail qui prend ainsi définitivement fin.

          Bonne lecture et bonne suite à tous et à toutes sur la route martiale.

          Restez en bonne santé, et Doraku, le plus longtemps possible !

R.Habersetzer

 

 

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