Le 41e Stage de printemps, les 14 et 15 mai, à Strasbourg (Eschau) : sous le signe de Yagyu Munenori … |
Le ton fut donné dès les premières minutes après le salut d'ouverture : " Donnez un sens à votre technique " fut d'entrée de jeu le rappel de Shihan Habersetzer. Et de restituer la cadre de la pratique " Tengu-no-michi ". A la question de savoir si une pratique réellement " martiale ", à main nue ou en Kobudo, peut encore exister dans notre société sportive moderne (et si elle y est encore acceptable …), Sensei rappela le sens noble que devrait revêtir le mot de " guerrier " : protéger, soi-même, mais aussi celui qui ne peut le faire lui-même. L'esprit " guerrier " c'est " ne pas se battre ", mais aussi " refuser de subir " … La nuance est fondamentale, décisive quant au choix d'un comportement et la volonté de s'y conformer le moment venu. Ceci pour l'esprit du stage … appuyé sur des références au Heiho Kadensho (*) particulièrement bien choisies par Sensei et en unité de vue complète avec l'optique d'enseignement de sa " Voie Tengu ". Quant au thème technique, on le comprit également très vite dès l'ouverture puisque le classique échauffement au début des cours (il faut enfin, et en tout, rompre avec la connotation sportive de ce que nous faisons, dixit le Sensei …) fut remplacé par la répétition " à froid " de Happoren-no-kata (un incontournable de nos stages désormais) ainsi que du Sanchin-no-kata version Uechi-ryu (pour souligner les similitudes étonnantes entre ces deux formes d'origine chinoise). De là, on alla directement aux " Tengu-no-waza ". Après répétition et correction des bases (Tengu-no-kamae, pivots, vision périphérique, scanning, contrôle de l'adversaire, etc …) on passa très vite aux drills de situation (entendez : Ippon-kumite pluridirectionnel, avec jusqu'à plusieurs adversaires). Bref, on passa d'une pratique type XIXe siècle (qui recèle toujours des " trésors infinis " !) à une pratique toute contemporaine, intégrant défis, techniques et comportements actuels pour une vraie " réponse " à une violence extérieure. En passant également par Hangetsu, le seul Kata du Shotokan (technique pratiquée par la majorité des stagiaires) qui a gardé la trace de la recherche respiratoire du Qi-gong chinois, donc de gestion de l'énergie interne, omniprésente dans les anciens Kata. Le même prolongement fut fait dans ce second domaine d'étude de " Tengu-no-michi " qu'est le Kobudo : travail du Bokken avec Sensei, travail du Sai avec Helmut et Franz, travail du Bo avec Siegfried. 12 heures de stage qui défilèrent comme d'habitude à grande vitesse ! Mais ce furent quelques nouvelles pierres à l'édifice … Certains Sempai du CRB n'ont pu être là cette fois. C'est dommage, car chaque stage est irremplaçable. Sensei les conçoit tous bien au-delà de ce que l'on peut attendre d'un " entraînement "… La prochaine étape, basée sur " Tengu-no-kata ", se déroulera les 24 et 25 septembre lors de l'École des Cadres annuelle du " Centre de Recherche Budo-Institut Tengu ". Mais elle est réservée aux cadres enseignants de l'association. Les autres, désireux de rejoindre Shihan Habersetzer dans son travail pionnier pour une Tradition vivante, devront patienter jusqu'au 42e stage d'hiver de Strasbourg (Kan Geiko), qui s'annonce déjà (quelques indiscrétions …) comme un grand moment de l'installation de " Tengu-no-michi " dans le paysage Budo actuel … Nous n'en dirons pas plus ! A bientôt … Quant au Stage de printemps 2006, il est annoncé pour le week-end des 27 et 28 mai (à confirmer). * Avec, notamment le parallèle entre les concepts du " sabre de vie " et du " sabre de mort " (qui peut s'apprécier à différents niveaux de lecture) et le comportement que Sensei préconise dans sa " Voie Tengu ". Il faut absolument lire " Le sabre de vie ", un ouvrage qui vient de paraître à Budo Éditions, présentant une traduction du " Heiho Kadensho " (Enseignements secrets de la maison du Shogun) de Yagyu Munenori, maître de sabre du Yagyu Shinkage-ryu à la maison des Shogun Tokugawa (1571-1646), |