Passage de grades et Stage Kata

(21 et 22 mars 2009 à Strasbourg)

Les candidats au passages de grades, du Shoshi-ho au Tashi-ho...

La vitalité de l'association « Centre de Recherche Budo-Institut Tengu » (Budo Kenkyukai-Tengu Gakuin) s'est tout particulièrement illustrée lors de cette (unique) réunion annuelle consacrée aux bilans de progression, c'est à dire aux passages de grades en Tengu-ryu Karatedo et Tengu-ryu Kobudo, les deux premiers domaines de compétence de l'école « Tengu no Michi » définie par Soke Roland Habersetzer, Hanshi. 31 candidats aux divers niveaux des Yudansha et Kodansha s'étaient cette année donné rendez-vous à Strasbourg, venus de France, de Belgique, d'Allemagne et de Suisse. Soit plus du double par rapport à la même réunion tenue en 2008. En fait, la plus forte participation depuis la création de l'association il y a 35 ans ! C'est que le niveau général monte, et les résultats de ce passage parlent d'eux-mêmes. Un très nombreux public était venu encourager les candidats, dans un silence impressionnant, où l'on pouvait presque ressentir les vibrations des énergies rassemblées. En un lieu où, par définition il est vrai, doit « souffler l'esprit de la Voie ». Mais cela interpelle tout de même lorsque c'est si fortement exprimé...

Les nominations en Tengu-ryu Karatedo :

Ont été nommés au titre de Shoshi-ho (équivalent au Shodan) :

Les 8 candidats ont été reçus: Bertrand Benjamin (Shin Tai Gi), Clauss Dominique (Eschau), Eichinger Martin (Traunstein), Hofmann Michael (Kahl), Schumacher Alain (Seishin), Traweels Fiona (Halle), Traweels Danny (Halle), Vandermeier Vincent (Halle).

Ont été nommés au titre de Shoshi (équivalent au Nidan) :

Les 5 candidats ont été reçus: Amberg Karl (Doraku), Eger Stefan (Weiden), Fischer Matthias ( Kahl), Frohwitter Michael (Kahl), Troncoso Mario (Sheishin).

Ont été nommés au titre de Renshi-ho (équivalent au Sandan) :

7 candidats ont été reçus sur les 9 présentés : Muller Anne (Kahl), Rieder Bruno (Weiden), Schaukens Jean-Jacques (Halle), Seidler-Uftring Evelyne (Kahl), Siat Didier (Dento), Thierry Christophe (Halle), Hübner Siegfried (Ingolstadt).

Ont été nommés au titre de Renshi (équivalent au Yondan) :

Les 3 candidats ont été reçus : Beulen Serge (Halle), Polito Michel (Revin), Sassi Moreno (Vezia).

Ont été nommés au titre de Tashi-ho (équivalent au Godan) :

Amberg Silvia (Doraku), Götz Helmut (Weiden), Callegari Alexander (Traunstein), Jean-Claude Bénis (Dento).

L'attribution de ce titre (le stade du « guerrier/homme »), marquant dans le Ryu l'accès au corps des Kodansha, au premier niveau « Ha » de la connaissance et de la maturité sur la Voie, désormais au-delà de la technique, se fait suivant des critères particuliers. Avec lui se termine le temps de la « Ceinture Noire ». Contrairement aux candidatures en Yudansha, il n’y a plus d’acte de candidature à partir de ce niveau de progression, la proposition au grade-titre émanant de Shihan Habersetzer, qui attend du candidat un travail personnel, défini de concert et dirigé par lui pendant toute l'année précédente. Les choix des candidats furent éclectiques. Ainsi :

Amberg Silvia (Doraku) a démontré l'efficacité de la notion de « Hara » à travers l'emploi de formes spécifiques aux femmes, Götz Helmut (Weiden) a centré son étude sur l'historique des diverses formes (Koshiki et aussi Shotokan moderne) du Kata Gojushiho, qu'il a successivement démontrées avec leurs Bunkai et une étonnante richesse technique qui contient des éléments permettant une actualisation des lignes de forces contenues dans ce Kata (donc jusqu'au Tengu-ryu), Callegari Alexander (Traunstein) a relié avec beaucoup de finesse, les trois thèmes (et temps de la vie d'un homme) de l'acquisition de la respiration, de la consolidation corporelle puis de la maturité du mental, en illustrant le propos à travers les Katas Happoren, Tekki puis Tengu. Jean-Claude Bénis (Dento) s'est profondément penché sur le thème des Yonnin Kumite, pour une recherche d'efficacité en combat prenant en compte quantités de paramètres changeants, dont il dégage des lignes fondamentales pour un comportement stratégique à utiliser dans le monde « réel ».

Et tous ces choix ont donné lieu à des démonstrations minutieuses, bien préparées et maîtrisées de bout en bout. A vrai dire, Shihan Habersetzer n'en attendait pas moins ! Car (extrait du règlement interne) :

« La délivrance d’une Ceinture Noire Kodansha, telle que définie par Shihan Habersetzer dans le cadre de son école Budo « Tengu-no-Michi », ne saurait se concevoir sans que son postulant n’ait fait la preuve de ses connaissances de l’art martial en général (Budo) ainsi que de son dévouement au sein du CRB, et ce à travers des actions positives menées au cours d’une période suffisamment longue pour que l’on ait pu se convaincre de son orientation d’esprit et de ses motivations. Un titulaire du titre de Tashi délivré par Shihan Habersetzer dans le cadre du « Centre de Recherche Budo-Institut Tengu » se doit d’être l’ambassadeur d’une conception d’un Karatedo martial et éducatif telle qu’elle est définie par Shihan, avec tout ce que cela suppose en volonté d’engagement pour le Ryu et en sens de responsabilité envers tous ses membres ».

Jamais encore il n'y eut autant de nominations au titre de Tashi-ho en une seule journée... Aux nouveaux promus de prouver maintenant que Shihan n'a pas fait erreur sur leurs personnes, et que sa confiance est bien placée... Et, comme il est si souvent dit aujourd'hui, « à chacun de prendre sa (nouvelle) responsabilité ! ».

Les nominations en Tengu-ryu Kobudo:

Ont été nommés au titre de Renshi-ho en Kobudo (équivalent au Sandan) :

Les 2 candidats présentés ont été reçus : Grad Richard et Dünzelmann Peter (tous deux de Ingolstadt).

Bravo et félicitations à toutes et à tous, sans oublier leurs Sensei respectifs sans lesquels ils n'auraient pu vivre ces si belles journées ! Sans oublier non plus le jury, mis lui aussi à rude épreuve pendant ces...14 heures de passage de grades ! Du jamais vu. Et bravo aussi à Alex Hauwaert qui, comme depuis plusieurs sessions annuelles déjà, a parfaitement maîtrisé l'organisation matérielle de ces deux journées un peu marathoniennes, que l'on n'est pas près d'oublier...

Le jury était composé de Shihan Roland Habersetzer, de ses Experts Jacques Faieff, Alex Hauwaert, et Wolfgand Lang, assistés de Franz Scheiner, de Siegfried Hübner et de Helmut Götz, ces deux derniers pour l'option Kobudo. (N.B. les grades ont été attribués suivant le système traditionnel japonais du Menkyo, désormais en usage au CRB-IT, afin qu'il n'y ait plus aucune confusion possible avec les « Dan » des systèmes à vocation sportive. Et aussi dans le respect d'une loi propre à la France réservant à sa seule fédération reconnue comme officielle le monopole de l'attribution du concept, pourtant japonais, des « Dan »...). Un jury qui n'en pouvait plus au soir du dimanche, après un week-end qui restera dans les annales...

 

Stage Kata

80 ceintures noires, marrons et quelques bleues, enchaînèrent le dimanche matin (l'après-midi ayant été réservée aux prestations des futurs Tashi-ho) avec le traditionnel stage Kata sous la direction de Soke Habersetzer, encore très suivi cette année. Au programme : Haporen, Rokkishu, et Uechi-no-sanchin (partie). Mais aussi : les 6 premiers Kumite-katas, qu'il est toujours plus qu'utile de revoir dans leurs détails, ainsi que la prise de contact avec quelques modifications apportées par Soke Habersetzer à ses Kumite-kata de 1974, et présentées à cette occasion pour la première fois, dans le but de permettre à ces formes déjà traditionnelles et si souvent répétées dans tous les Dojo CRB-Tengu de continuer à vivre et se transmettre en tenant compte des besoins des uns et des autres. « Je souhaite qu'ainsi l'esprit de mes Kumite-kata continue à vivre dans le cadre de notre « Voie Tengu », en apportant un sens à une pratique, pour un comportement dans comme hors des Dojo du CRB-Institut Tengu » a rappelé Shihan Habersetzer. Ces Kumite-katas, toujours dans leur strict canevas d'origine, constituent, avec le Tengu-no-kata créé en 2003, puis les 10 séries du Tengu Goshin-no-kata (qui sont en fait des Shin Kumite-kata) ajoutées en 2006, l'ossature technique de l'école « Tengu-no-michi ». Après 35 ans d'existence dans leur forme inaltérée, ces Kumite-katas sont en passe de devenir les Koshiki-katas du Tengu-ryu...! Qui parle des racines d'une pratique...?

A l'occasion de cette rencontre, Jean-Claude Bénis, directeur technique du Dento Budo Dojo, revenu d'un nouveau stage au Japon, notamment au dojo Gembukan de Kofu (le dojo de feu maître Tsuneyoshi Ogura, maintenant repris par son fils Hisanori), avait ménagé une grande surprise à Sensei Habersetzer. Il lui remit en effet un cadeau qu'avait confectionné pour lui Sensei Ogura après leur dernière rencontre en 2006 (donc l'année avant son décès), avec mission pour son fils Hisanori de le remettre à Sensei Habersetzer, si les deux hommes devaient ne plus se revoir : une magnifique ceinture de couleur violette (couleur à connotation religieuse) brodée de sa main, avec un extrait de Sutra sur une extrêmité et une calligraphie ornant l'autre, parlant de « Tengu-no-michi, une autre place où l'on rencontre les Dieux ».... Il arrive souvent que l'on remette une distinction à titre posthume, mais il est assez exceptionnel (unique ...?) que ce soit l'inverse... Une distinction donnée par un mort à un vivant... Shihan Ogura a toujours fait les choses « autrement ». C'est bien ce qui le rend unique aux yeux de tous ceux qui ont eu la chance de croiser un jour sa route... O-Sensei Ogura était bien présent ce jour là au dojo de Strasbourg-Eschau !

Photos du stage : Vous pouvez télécharger les originaux en cliquant sur la partie basse de l'image.

ALBUM

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