C'est le 16 février dernier que s'est tenu le stage de karaté du
Centre de Recherche Budo (CRB) qui regroupait les deux dojos du Québec
soit celui de Trois-Rivières (Noritsudokan) et celui de
Ste-Marie-de-Blanford (Kenkyodakan). Ce stage, qui a eu lieu à
Trois-Rivières et qui comptait 20 participants, a été organisé par les
Sensei Yvon Courchesne (Tashi (ho)) et Jean Côté (Renshi). Ces derniers
ont été appuyés par les Sempai Yvon Fiset (Renshi) et Pierre Juneau
(Renshi). La première notion, abordée en matinée par M. Yvon
Courchesne, touchait la philosophie du Tengu-Ryu Karatedo : ne pas se
battre, ne pas subir. Le tout premier objectif de cette philosophie
martiale est d'éviter toute attaque en désamorçant, autant que faire se
peut, la situation d'agression. Cependant, dans certains cas, cette
quête s'avère impossible et l'agression se produit. Dans cette
situation, Sensei Courchesne a rappelé aux participants que l'attitude
(gestion interne des évènements) et le comportement (réaction physique
externe) sont au cœur même de la gestion de l'intervention. Sensei
Courchesne a poursuivi son intervention en abordant le fait que le corps
et l'esprit forment une arme redoutable (Karada-no-buki) qui doit être
utilisée avec connaissance, dignité et responsabilité et ce dans le
cadre d'une action défensive rendue inévitable. Par la suite, le
Sempai Pierre Juneau est venu nous expliquer les origines du sigle du
CRB et ce au travers de son évolution de 1974 à aujourd'hui. Sempai
Juneau a mis en lumière les différents éléments constituant le sigle
soit la montagne, l'eau et le cercle. Sommairement, la montagne
représente l'objectif à atteindre, l'eau, la fluidité et l'adaptabilité
et le cercle, la continuité. Sempai Juneau a aussi précisé que le sigle
du CRB est incorporé dans une série de barres horizontales plus ou moins
denses qui représentent l'œil du Tengu. La troisième partie du
stage a été dédiée à l'état mental qui doit être présent lors de la
prise de garde tengu-no-kamae. Tel que décrit par le Sensei Courchesne,
cette prise de garde, qui se veut une amorce à une éventuelle agression,
requiert une mobilisation complète de l'esprit, une retenue de l'énergie
physique et mentale accumulée, et au moment opportun, un relâchement de
cette énergie (engagement) de façon adéquate et responsable. La
dernière partie de la matinée a été consacrée à une méthode permettant
d'approfondir les katas que nous acquérons ainsi que ceux que nous
privilégions (tokui). Cette méthode, présentée par Sensei Courchesne,
comporte deux éléments. Le premier a pour objectif de comprendre les
origines du kata, l'histoire qui l'a vu naître. Quant à lui, le second
élément, vise à décomposer le kata en mouvements de base et à identifier
les applications (bunkai) qui peuvent lui être associées. Afin
d'illustrer cette méthode, les quatre premières séries de mouvements du
kata kanku-dai ont été étudiées par les participants au stage.
La première activité de l'après-midi a été conduite par Sensei Jean
Côté. Il a présenté la notion de distance-temps lors d'une agression.
Sensei Côté a très clairement illustré, à l'aide d'exemples concrets et
d'exercices, que pour chacune des distances qui nous séparent de
l'agresseur (To ma, ma, Chika ma), il existe un type de réplique (notion
de temps : sensen-no-sen, sen-no-sen, tai-no-sen, go-no-sen) nous
permettant d'être efficace et par le fait même de diminuer l'ampleur de
la contre-attaque. La dernière partie technique de l'après-midi
a été conduite par Sensei Courchesne où il a expliqué et exploité le
concept du tengu-chikama-uke. Cette réaction, dans un contexte d'urgence
(code rouge) à faible distance (chika-ma) consiste à se protéger le
visage à l'aide du coude (notion de bouclier), tout en basculant le haut
du corps vers l'arrière et en faisant une attaque basse à poing fermé
(éperon) vers l'adversaire. Cette réaction a été pratiquée par tous les
participants et ce pour des attaques provenant de diverses directions.
Le stage s'est terminé avec une présentation de Sempai Yvon Fiset
portant sur les nouvelles techniques d'étirement musculaire à adopter
lors du début et de la fin de nos entraînements. Les
participants au stage ont grandement apprécié son déroulement ainsi que
la synergie qui s'en est dégagée.
Jean Carignan, Yudansha
Noritsudokan Dojo
Trois-Rivières, (Québec) CANADA. |
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