Nouvelles promotions en Tengu-ryu Karatedo © et Tengu-ryu Kobudo ©
à Strasbourg, en ce 30 mars 2019.

         Comme en chaque début de printemps, le "Centre de Recherche Budo - Institut Tengu" (CRB-IT : Budo Kenkyukai-Tengu Gakuin) a tenu sa réunion annuelle consacrée aux bilans de progression de l'école "Tengu-ryu" définie par Soke Roland Habersetzer, Hanshi, 9e dan du Japon.

         Le rendez-vous traditionnel eut lieu au Tonerikojima Dojo d'Eschau (Strasbourg), où se retrouvèrent des membres des dojos de France, de Belgique, d'Allemagne et de Suisse. Toujours dans cet esprit "fondamentalement martial", tout à fait propre aux dojos qui constituent cette association internationale fondée en 1974, restée farouchement à l’écart de toutes les dérives sportives et ludiques qui marquent aujourd’hui ce "paysage martial" connu du grand public. Se maintenir dans une mouvance réellement "martiale" est d’année en année de plus en plus difficile dans le contexte social que nous connaissons (et l'évolution des comportements qui vont avec, qu’un tas de gens déplorent, mais que fort peu d’entre eux tentent d’enrayer…). Mais au CRB-IT on continue d'assumer ce choix en toute connaissance de cause. Nous y continuons d’aller sûrement sur notre route, résistant à tant de vents contraires depuis 45 ans déjà, alors qu’ils furent nombreux tous ceux qui ont fait un temps semblant d’adhérer à notre engagement avant de nous quitter en annonçant que nous ne tiendrons jamais une position aussi intransigeante et exposée… Année après année nous prouvons pourtant le contraire.

  

Les nouveaux promus avec leur jury

  

A l’issue de ces épreuves annuelles de graduation… 

Ont été nommés au titre de Shoshi-ho  (1er Dan Tengu-ryu Karatedo) :

     François Mack Raiga  (Shinkyuu Dojo, Strasbourg), Jürgen Bock (Doraku Dojo, Allemagne), Manuel Bründl (Ogura Dojo, Allemagne).

Ont été nommés au titre de Shoshi  (2e Dan Tengu-ryu Karatedo) :

     Sébastien Hück  (Shinkyuu Dojo, Strasbourg), Frédéric Schnyder (Shugyo Dojo, Suisse).

Ont été  nommés au titre de Tashi-ho (5e Dan Tengu-ryu Karatedo) :

     François Bellido  (Seishin Dojo, Suisse), à l’issue de sa présentation « Cohésion de trois différents Ryu d’arts martiaux à main nue : Tengu-ryu, Shotokan-ryu, Gembukan ».  

     Ulrike Geuder (Ogura Dojo, Allemagne) avait choisi une étude comparative portant sur les « Objectifs et méthodes d’entraînements entre le sport de combat (référence Shotokan) et l’art martial (référence Tengu) ».

     Deux belles présentations, bien ciselées, résultats de plusieurs années de réflexion sur des thèmes définis en accord avec le Soke, réussies ce jour avec l’aide de leurs partenaires de dojos respectifs. Du beau travail !

 

A été nommé au titre de Shoshi-ho  (1er Dan Tengu-ryu Kobudo) :

     Bernard Lemercier (BRC Halle, Belgique).

Ont été nommés au titre de Shoshi  (2e Dan Tengu-ryu Kobudo) :

     Dirk De Jonghe (BRC Halle, Belgique), Claus Krause (Ronin Ingolstadt, Allemagne).

Bravo et félicitations donc, à toutes et à tous, sans oublier leurs Sensei respectifs, qui n'ont pas ménagé leur peine pour les amener à des niveaux qui font honneur à tous.

 

A l'issue de ces examens Soke Habersetzer a également tenu à honorer  pour leur profond engagement dans le Ryu, et une présence active que tout le monde a largement eu le temps d’apprécier depuis tant d’années :

     Dominique EUGENE (Sensei du Dojo de Fismes, France, et également notre webmaster), en lui remettant le grade de 4e Dan en Tengu-ryu Karatedo, avec le titre de Renshi.

     Alain SCHUMACHER (Seishin Dojo, Lausanne, Suisse), en lui décernant le grade de 3e Dan en Tengu-ryu Karatedo, avec le titre de Renshi-ho.

 

Soke Roland Habersetzer s'était entouré pour constituer les divers jury de Jacques Faieff et Alex Hauwaert, tous deux 7e Dan, Wolfgang Lang, Siegfried Hübner, Helmut Götz et Franz Scheiner, tous 6e Dan, Roland Paulus, 5e Dan, Isabelle Jans et Mario Troncoso, tous deux 3e Dan. Il avait confié comme à l’habitude l’organisation de cette rencontre à Alex Hauwaert, qui a une fois de plus assumé cette charge avec compétence et efficacité.

 

Rappel important : le "Dan Tengu" ©, propre au Ryu de Soke Habersetzer, et dont les difficiles critères de délivrance ont été définis par ce dernier, est une marque déposée et protégée par le CRB-IT. Il n'a donc strictement rien à voir avec les "Dan" délivrés par des structures sportives, dont il tient à se démarquer.

   

  

  

  

Ulrike Geuder (Ogura Dojo, Traunstein) et François Bellido (Seishin Dojo, Lausanne) au cours de leurs présentations

 

Le séminaire Koshiki-Kata : le rendez-vous de la mémoire…

 

     C’est dans l’esprit du maintien de la Tradition martiale que l’on enchaîna le lendemain avec le traditionnel et annuel stage Koryu-Kata sous la direction de Soke Habersetzer et de ses hauts gradés. Avec l’affluence habituelle à ce rendez-vous, après une longue route qui avait amené les 80 participants (dont une soixantaine de Yudanshas) jusqu’à Strasbourg.
     Retour sur un choix de formes anciennes, avec les indispensables et précises corrections venant peaufiner le travail des années précédentes. Ce fut un nouveau rappel fort  de l'importance du respect envers ces katas anciens, qui restent également, avec les katas propres au Tengu-ryu, les racines de ce Ryu défini il y a déjà 25 ans par son Soke. Le Dojo d’Eschau (Sensei Dominique Handwerk) fut donc à nouveau un lieu de la mémoire, un rendez-vous particulièrement important pour faire vivre une Tradition.

     Soke Habersetzer rappela à cette occasion qu’un lieu de mémoire exprime certes le respect (pour un passé), mais doit aussi susciter la réflexion (pour un futur). Ainsi les  Koryu-katas sont, s’ils sont correctement compris et pratiqués, un lien vers le passé et un pont vers l’avenir. Ne rien laisser à l’abandon, mais tout en construisant, en prolongeant. Il entend bien qu’au « Centre de recherche Budo-Institut Tengu » on continue à agir dans ce sens, même si un tel comportement est devenu de moins en moins évident dans l’effondrement des valeurs martiales (comme tant d’autres aussi…).

   

Rappel (sûrement pas inutile) de la réflexion engagée par Soke Habersetzer à l’occasion de ce même rendez-vous lors d’une année précédente :

     "S’il est indiscutable qu’une très grande connaissance du kata fut atteinte autrefois, il faut se garder d’exagérer en généralisant. Il ne serait pas raisonnable de prêter à tous les paysans d’Okinawa (…) une connaissance ésotérique qui aurait fait de chacun d’eux un irremplaçable puits de science (…). Il convient donc de ne pas interpréter maladroitement le moindre geste du kata, comme cela est fait parfois par excès de foi, en oubliant un peu vite que les préoccupations de la majorité des maîtres d’autrefois étaient d’abord très pragmatiques. Car se complaire dans le verbe plus que dans l’action est aussi une injure à leur mémoire. L’authentique maître était un homme équilibré, non un Dieu façonné par son entourage pour se rassurer quant à sa propre médiocrité.
     La fin de mon analyse d’antan (*) me paraît d’ailleurs très en phase avec ce qu’il nous est donné de voir sur bien des tatamis aujourd’hui ! Mais ce constat n’incite hélas guère les pratiquants à se poser des questions qui sont pourtant fondamentales pour l’authenticité et l’avenir de leur pratique."

* Allusion à son ouvrage "Karaté de la Tradition, maîtres et écoles de l’Okinawa-te" (paru chez Amphora en…1984), dont le sens lui paraît plus que jamais d’actualité, avec cette profusion de katas dits « d’origine » mais le plus souvent largement modifiés pour les "besoins" de certains experts ou/et fédérations sportives et qui transmettent tant d’erreurs sur la toile.
   

 


  
  

  
  

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