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			          Alors que filent les derniers jours 
			de cette année 2018, et au vu de ce qui submerge actuellement notre 
			société, incompréhensions, oppositions, haines, violences, dont 
			l’exacerbation peut encore faire craindre le pire, je me demande si 
			dans un tel contexte je peux vous adresser comme un simple exercice 
			si souvent convenu mes vœux pour la nouvelle année…  
			         J’avais écrit un texte en… 2009, pour un « Billet du 
			Soke », jamais publié. J’avais alors pensé qu’il n’ajouterait pas 
			grand-chose à mes « Billets » antérieurs, notamment au dernier 
			(N°11) qui était paru sur ce site en mai 2016, intitulé « Bottes 
			et pantoufles » (ou « quand retombent les cailloux ». Commencez 
			donc par le relire). Surtout qu’après une nuit d’insomnie ma plume 
			avait alors visiblement baigné dans un acide que tout le monde 
			n’aurait pas forcément apprécié… Mais le contexte sociétal actuel me 
			donne à penser qu’il n’était pas inutile de le faire maintenant. Que 
			je devais, aujourd’hui, près de 10 ans après que j’aie classé ce 
			texte dans mes archives, vous faire part du pourquoi d’un 
			découragement qui me submerge de plus en plus, depuis des années (et 
			qui n’a rien à voir avec mon âge ni avec mon état de santé) et que 
			rien, décidément, ne vient tempérer. Tant ce découragement ne peut 
			que se renforcer sous l’observation incrédule du comportement de 
			tant d’humains.  Tant l’érosion accélérée constatée chaque nouveau 
			jour dans le monde des arts martiaux (ce qui reste mon premier 
			souci) n’est qu’un reflet automatique de l’écroulement général d’une 
			société désemparée devant la perte de ses repères. Suite à une 
			déculturation voulue et programmée, subie sur fond de destruction 
			systématique de tout ce qui pourrait encore ressembler à de 
			l’éducatif. Un constat que je n’ai cessé de dénoncer, et qui me 
			blesse aujourd’hui plus que jamais, jour après jour. Parce que je ne 
			vois plus comment on pourrait revenir en arrière. Et parce qu’une 
			telle évidence ne pourra avoir que des conséquences dramatiques.  
			         Alors, finalement, voici ces lignes, dans un ultime 
			« Billet du Soke N°12 (« J’avais 
			fait un rêve… »), que je joins à ces vœux, sans qu’une seule 
			virgule n’y ait été changée, brut de décoffrage, dans toute son 
			amertume. Quelques « Vœux » parus les années précédentes, où je 
			battais inlassablement le tocsin, reprenaient d’ailleurs quelques 
			réflexions déjà présentes dans le texte en question (relisez ces 
			mises en garde dans ces « Vœux » adressés en 2014, 2015, 2016, 
			2017). Puis j’avais fini par ajouter ce texte comme « matière à 
			réflexion » dans mon dernier ouvrage « Fondamentalement martial » 
			paru en 2017, mais que vous n’avez pas forcément vu passer.  
			Suivez l’actualité, et dites-moi si j’ai quelque raison de ne pas me 
			sentir fatigué et inquiet.            Ceci dit, je vous 
			présente tous mes vœux pour la nouvelle année 2019, avec cependant 
			l’honnête prudence et l’appel à la vigilance qui conviennent, et en 
			espérant que le pire pourra encore être évité dans un monde où tous 
			les freins semblent lâcher. Sans oublier de vous remercier de tout 
			cœur pour avoir été là en 2018, fidèles à la « Voie Tengu » et à nos 
			rendez-vous traditionnels résistant toujours dans la tourmente !  
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