|
Une fois de plus, entre Québec et Oural !
La dernière grande migration des Tengus
vers l'Alsace pour le 62ème stage d'hiver (Kan-geiko
2025) est venue rafraichir une déjà longue histoire.
Ils étaient encore venu nombreux, des dojos du « Centre de Recherche Budo-Institut Tengu » entre le Québec canadien et l'Oural russe (cette « Europe du Québec à l'Oural » comme l'avait un jour qualifiée le Général De Gaulle. En fait, au CRB, ceci est une réalité depuis des décades !). Encore nombreux, quand on se rappelle les distances qui séparent nos dojos, les conditions matérielles de plus en plus difficiles pour rester « sur la route » traditionnelle, droite, sans concession à ce format ludique qui a tout envahi et qui est en train d'achever la destruction de l'essentiel, dans un environnement où le « soft karaté » est quasi le seul à intéresser encore, un peu (dans ses multiples variantes), et où un séminiaire de travail de 10 heures sur un week-end devient rare (alors que se multiplient des « stages » de 1h30, un dimanche matin ou un soir, souvent encadrés par plusieurs intervenants, qui se partagent le travail), ou encore dilués sur plusieurs disciplines (histoire de ne pas lasser).
Deux jours, donc, de travail dans la concentration et la convivialité (Do-raku !). 80 Tengukas furent enore là ce week-end ! Malgré ce temps qui complique les choses et change les comportements. Un séminaire toutefois attristé par le départ de Nathalie (4ème Dan Tengu, dirigeant un Dojo en Russie, et en pilote deux autres) qui était déjà fidèle à ce rendez-vous pour la 20ème fois depuis 2009 (!), mais qui a vu refusée sa demande de nouveau visa. Juste pour dire... à ceux et celles qui trouvent le Dojo d'Eschau (Strasbourg) un peu trop loin pour nous rejoindre, que Nathalie avait encore fait cette fois pas moins de dix heures de vol, depuis Orenbourg (à 2000 km à l'Est de Moscou), en passant par le Kazakhstan, puis la Turquie pour pouvoir entrer dans l'espace Shengen. Histoire de problèmes d'aéroports oblige (les drones !). Deux nuits en escales sans dormir, pour être là, malgré un décalage horaires de 4 heures, et tous ces bruits de bottes auxquels des politiques irresponsables nous habituent tout doucement. Oui, ce fut un douloureux espoir d'au-revoir, auprès de tant d'amis qu'elle s'était faits en Alsace. On se battra pour qu'elle puisse revenir l'an prochain !
Frank Elstner (Palisander Verlag) et son épouse Anja avaient fait le déplacement depuis le Nord de l'Allemagne, pour présenter aux stagiaires allemands le nouveau livre des « 30 Shotokan Katas », que Sensei Habersetzer dédicaça sur place.
Ce fut une belle rencontre, avec un programme plus que dense, que Soke Habersetzer put encore assurer avec ses deux Experts Jacques Faieff et Alex Hauwaert. Et aussi une forte densité de 5èmes, 6èmes et 7èmes Dan Tengu, pour les assister. Espérons le meilleur, pour une nouvelle suite en 2026 ! Du moins, ce qui est (déjà) fait est fait... Et bien fait ! Cliquez pour agrandir
Une photo
de groupe qui se laisse encore regarder... Encore là ! Dans la
Tradition, la conviction, l'engagement derrière une technique à
laquelle tous et toutes veulent garder un sens au-delà de « la
longueur du sabre »....
Toujours droits dans
nos convictions, en ce temps de tempête qui érode à grande vitesse
l'image du véritable « comportement martial », et notamment dans
certaines structures sportives, nous continuons au « Centre de
Recherche Budo-Institut Tengu » à refuser de ne rester présents
qu'au prix d'un déplorable mélange des genres de pratiques dans
nos dojos. La nôtre se focalise, depuis toujours, bien au-delà
d'une technique (qui reste cependant une base crédible), sur
l'acquisition d'un comportement dans une société civilisée: juste
un rappel pour ceux qui auraient encore un doute sur notre
différence, en Tengu-ryu : « Peu importe la longueur du sabre, si
l'homme ignore la vertu »...
« Le Kata est
fixé, la technique est fixée, mais si vous ne connaissez pas la
manière de changer Ia
technique, rien n'est utilisable » (proverbe de I'Okinawa-te).
Dédicace du livre allemand sur les
« Katas Shotokan », qui paraîtra chez Budo Editions en français
fin 2026. Un peu de patience...
|
Photos : Sophie FAGIS, Jacques FAIEFF, Nathalie SHCHUKINA, Dominique EUGÈNE