Et ce fut en ce mois de mai 2025 le 61^ème stage de printemps, dans une déjà si longue tradition qui remonte à 1964 ! (un stage à chaque printemps, immuablement. Sauf l'année Covid). Vous savez (ou imaginez), ces stages à l'ancienne, ces stages « du temps d'avant » (rien à voir avec ce qui s'intitule désormais « stage », pour qualifier un entraînement de 1h30 le dimanche matin, juste avant l'apéro... Et où une certaine illusion est donnée par la présence souvent très majoritaire de jeunes participants qui viennent là parce qu'ils errent d'une occupation à une autre). Donc,... de ce temps où 10 heures de travail sur 2 jours de week-end ne rebutaient pas. De ce temps où on savait que le sérieux du travail et la concentration sur ce que l'on était venu faire, malgré des contraintes de distances, de temps et de frais engagés, qui ont toujours existé, faisaient progresser et permettaient de se construire.
          De ce temps où l'idée était « d'entraîner le poing pour qu'il pénètre l'esprit »... (selon ce vieux dicton de l'Okinawa-te). L'optique d'un vrai Budo. Sans mode ni concession.
          Beaucoup d'anciens qui l'ont connu autrefois (il y en a eu tellement qui ont passé depuis 60 ans en Alsace, pour les stages de printemps ou pour les stages d'hiver) doivent bien s'en souvenir, ùême s'ils ont parfois poursuivi leur route ailleurs. Ou abandonné la route. Les jeunes ne peuvent savoir tout ce qu'a apporté à des milliers de karatékas ce stage de légende (en le comparant avec cette démarche (?) « martiale » (?) en miettes, qu'il leur est désormais donné de voir s'étaler sur les réseaux sociaux).
.
          Il furent donc encore plus de 70 Tengukas entre 15 et (presque...) 83 ans, qui s'étaient donné le mot pour ce rendez-vous historique au Dojo d'Eschau, près de Strasbourg, hors de toute publicité générée par quelques instances « officielles » (qui font d'ailleurs aujourd'hui la promo de n'importe quoi, pourvu que cela leur assure des licences), libres d'un choix qu'ils maintiennent hors des systèmes. Pour un superbe week-end sur une vraie route « martiale », que ce soit pour le corps (la gestuelle : le « sabre ») ou pour l'esprit (le rappel de la foi en des valeurs sociétales, hors de tout souci de podium et de classements en championnats). Où le bonheur de se retrouver et de travailler dans un sérieux qui n'exclut pas le plaisir d'une convivialité partagée était bien conforme à ce « Do-raku » sans cesse renouvelé et partagé.
Les Tengukas sont repartis dimanche dans l'après-midi, souvent pour une longue route (des centaines de kilomètres pour la plupart), emportant un nouveau plein d'énergie et de confiance en ce qui est fait « autrement » dans le Tengu-ryu Karatedo ® de Soke Roland Habersetzer (qui fut encore là à côté de ses Experts Jacques Faieff et Alex Hauwaert, et qui fera tout son possible pour l'être encore au prochain Kan-geiko des 22 et 23 novembre. Promis (encore que...on verra bien. C'est que le temps passe...).

          Plus de 70 Tengukas entre 15 ans (sauf exception, le choix d'un âge plancher, depuis toujours) et...83 ans (moins 4 jours...!). Dont beaucoup d'entre eux pour de très nombreuses fois déjà, regroupés avec enthousiasme autour de leur Soke, telle une grande famille où l'on se voit évoluer et vieillir ensemble. Avec, comme à l'habitude, une impressionnnante participation de ceintures noires (de « Dan-Tengu » ®. un grade qui devient une référence dans l'actuel grand « n'importe quoi »). Quelques participants non affiliés au « Centre de Recherche Budo » avaient également été acceptés.

          Le programme.... !Plus que dense, comme toujours, « à l'ancienne », on vous dit....Imaginez !Kara-ho...Buki-ho... Avec, aussi, toujours la parole, pour expliquer le pourquoi et le comment de ce quii est fait dans le geste.

          La migration des Terngukas vers Strasbourg au printemps et en hiver est d'une régularité exceptionnelle, depuis toujours. Entre Québec et Oural. Sans bruit, sans publicité. Rassemblés autour du superbe « Tengu » brodé par Nathalie, 4^e Dan Tengu ®. qui rejoint Eschau deux fois pas an (c'est son 19^e déplacement (!!!) malgré la distance, 4000 km depuis Orenburg, en Russie (encore plus à l'Est que Moscou). Et qui, dans ce terrible contexte de guerre qui monte et fragilise l'espace aérien, a bien failli rester bloquée pour la première fois dans son pays, avec des billets et un visa inutiles...Mais tout s'est encore une fois bien passé !

Photos : Dominique Eugène, Jacques Faieff, Nathalie Schukina.